Historique


Etymologie

Différentes hypothèses sont avancées sur l’origine du nom:

  • Le nom de Corny serait issu, selon Albert Dauzat et Charles Rostaing2, d’un nom d’homme gallo-romain dénommé Cornos et du suffixe -acum.
  • Une autre origine 3, serait « Cornatum » qui signifierait lieu planté de cornouillers4, mais Hiegel5 précise que cet arbre se dit en Roman Cogneule 6.
  • Une troisième version le ferait provenir de Cernoti, un dieu à trois cornes et qui était adoré dans le bois de Gaumont.
  • Une dernière version, orale, attribue l’origine de Corny au fait que la Moselle avait une forme de corne à la hauteur du village, forme que l’on retrouve encore sur un plan de 1812.

Attestations anciennes

Évolution chronologique du nom du village :

  • Ve siècle : Cornu (Corne) selon le poète Claudius Rutilius Namatianus7 (rapporté par Emile Begin: « Metz depuis 18 siècles »)
  • 863 : Corneius in pago Scarponese,
  • 1033 : « Crosniacum »,
  • 1195 : « Crosnei »,
  • 1203 : Crosmei (acte d’échevinage de l’abbaye de Sainte-Marie de Metz)8,
  • 1307 : Croney (archives de l’hôtel de ville de Metz),
  • 1404 : Cronney (liste des villages du pays messin),
  • 1471 : Corney (recettes de l’Abbaye Saint-Vincent de Metz),
  • 1490 : Cournay (journal de Jean Aubrion9),
  • 1915 : Corningen (domination allemande),
  • 1941 : Korningen (domination allemande),
  • 1945 : Corny,
  • 1955 : Corny-sur-Moselle10

Histoire

Les origines du village sont très anciennes et évaluées à plus de 5 000 ans, marquées par les civilisations romaines (ancienne voie romaine), puis par toutes les vicissitudes propres à l’histoire de la région messine et lorraine. Corny était village frontière entre le comté de Bar, le duché de Lorraine et la république Messine.

Le village est érigé par l’ex-roi de Pologne Stanislas en marquisat pour récompenser Héré de sa création des places Stanislas et de la Carrière à Nancy.

Empire allemand

Comme les autres communes de l’actuel département de la Moselle, Corny est annexée à l’Empire allemand de 1871 à 1918. Le prince Frédéric Charles de Prusse établit son quartier général au château de Corny. Le maréchal François Achille Bazaine s’y constituera prisonnier le 29 octobre 1870.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les conscrits de Corningen se battent naturellement pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes gens tomberont au champ d’honneur sous l’uniforme allemand11. Sujets loyaux de l’Empereur, les Cornéaniens accueillent cependant avec joie la fin des hostilités et la paix retrouvée. Corny redevient française.

Seconde Guerre mondiale

Corny-sur-Moselle est de nouveau annexée de 1940 à 1944 au Troisième Reich allemand. Lors de la seconde annexion, le 1er octobre 1940, la commune est rebaptisée « Korningen« , et intègre le « Landkreis Metz« . Lors de l’offensive des troupes alliées, au cours de la bataille de Metz en 1944, Corny-sur-Moselle, défendue par les troupes allemandes, fut détruit à plus de 80 % par l’armée américaine. Les 6 et 7 septembre 1944, la VIIe division blindée et la 5e division d’infanterie de la IIIe armée américaine attaquent en force au sud de Metz, dans le secteur allant de Ancy-sur-Moselle à Arnaville sous le feu des forts Driant sur la rive ouest, Sommy et Saint-Blaise sur la rive est de la Moselle. Les lignes allemandes sont enfoncées dans le secteur de Mars-la-Tour jusqu’à Gravelotte et dans celui de Chambley jusqu’à la Moselle, de Dornot à Pagny-sur-Moselle. Des soldats de la 5e division d’infanterie américaine réussissent à traverser la Moselle, dans la nuit, dans des conditions extrêmes, brisant ainsi la résistance allemande dans le secteur de Dornot. Une fragile tête de pont est établie sur la rive est de la Moselle. Comprenant que les défenses de Metz peuvent non seulement être contournées par le sud, mais aussi prises à revers par l’est, le Generalleutnant Krause, commandant la 462e Infanterie-Division quitte le fort de Plappeville pour se rendre sur place et constater l’étendue du péril. Il demande d’urgence l’appui des panzers de la 17e division blindée qui se replient depuis quelques jours vers Kaiserslautern. Le 37e SS Panzer-Grenadier-Regiment arrive en hâte de Boulay, entrant immédiatement dans le feu de l’action dans le secteur de Corny, face à la tête de pont américaine de Dornot. La contre-attaque est menée simultanément sur la rive ouest, depuis Ars-sur-Moselle, par le bataillon Berg, formé avec les élèves SS de l’école des transmissions de Metz et intégré à la 462e Infanterie-Division. Les combats sont sans pitié et les troupes, tant américaines qu’allemandes, ne font pas de prisonniers. Le 7 septembre 1944, l’Oberst Kurt von Einem12, chef d’état-major du XIIIe SS-Armeekorps, reçoit l’ordre de tenir à tout prix les positions entre Thionville au nord, et Arry au sud de Metz. Le 10 septembre 1944, après 3 jours de combats acharnés, et 945 tués, blessés ou disparus, les Américains sont finalement rejetés à Dornot, sur la rive ouest. La victoire, chèrement payée par les troupes allemandes, sera de courte durée. Alors que la tête de pont est évacuée, les Américains reprennent pied sur la rive ouest de la Moselle, dans le secteur d’Arnaville13.

Période contemporaine

Des baraquements provisoires, construits dans l’urgence après-guerre, remplacèrent jusque dans les années 1960, l’église et les maisons détruites lors des bombardements américains. L’église actuelle fut construite à cette époque. Sur l’emplacement du château, dont il ne reste que la gloriette, sont aujourd’hui construits les équipements sociaux, culturels et sportifs. L’Orangerie, résidence pour personnes âgées, dans un havre de calme, au centre du village, est construit sur l’emplacement de l’Orangerie de ce château.

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